Biologique, biodynamique, permaculture...Kezako?


Les annonces de wwoof mentionnent trois types d'agriculture :

1- biologique

2- bio-dynamique

3- permaculture

Décryptage...

1-Agriculture biologique


Je ne m’étendrais pas sur ce type d’agriculture, qui est plutôt connu. Voici la définition proposée par l’IFOAM (International Federation of Organic Agriculture Movements):


"A production system hat sustains the health of soils, ecosystems and people. It relies on ecological processes, biodiversity and cycles adapted to local conditions, rather than the use of inputs with adverse effects. [...]"


L’idée est de produire une alimentation saine avec des méthodes qui n’épuisent pas les sols. Les méthodes sont l’utilisation de fertilisants organiques, l’utilisation des plantes compagnes qui se renforcent ou se protègent mutuellement, et l’utilisation de préparations à base de plante afin de lutter contre les parasites.


2-Agriculture bio-dynamique


Dans notre wwoof book, plusieurs fermes affirment pratiquer l’agriculture bio-dynamique. Que signifie ce terme ? La réponse se résume en une question : quelle est la différence avec l’agriculture biologique ? En effet, l’agriculture bio-dynamique respecte les principes du bio, et ajoute deux autres éléments.


Le premier élément, ce sont des préparations particulières, qui sont nommées (et partant numérotées) de 500 à 508. Les préparations (500 et 501) destinées à stimuler la formation d’humus dans le sol. Les préparations médicinales (502 à 508) destinées à protéger les plantes de diverses maladies.


Le second élément consiste en la prise en compte des rythmes de la nature. (Cet élément conduit les détracteurs de la bio-dynamique à qualifier cette dernière d'ésotérique.) Plusieurs rythmes sont à considérer.
i) Le rythme des phases lunaires.
ii)Le rythme biologique. Un exemple est toujours utile. Le rythme biologique de l’homme est celui de 24 heures, et on observe qu’il est d’origine à la fois endogène et exogène. Endogène, c’est à dire propre à l’homme, autrement dit nous serions génétiquement programmés pour un tel rythme (ce rythme est qualifié de circadien), ce qui est démontré par des expériences. Exogène, puisque des éléments extérieurs à l’homme peuvent modifier les caractéristiques du rythme, par exemple le cycle jour/nuit est modifié au fil des saisons et vient affecter le rythme de l’homme, ou encore le cycle de températures qui évolue au fil de l’année.
iii)Le rythme des saisons.


3-La permaculture


Il s’agit d’un concept qui n’est pas en contradiction avec les deux concepts précédents. Cela part d'un constat : la nature est efficiente. Il suffit donc d'observer les écosystèmes naturels, et de tenter de les reproduire. La permaculture repose ainsi sur plusieurs principes présents dans la nature, et à reproduire.

  • Les couches de végétation (canopée, arbustes, herbes, racines, sol etc).
  • La polyculture, c’est à dire la présence de plusieurs espèces dans un même lieu.
  • L’agroforesterie, c’est à dire l’utilisation du bois comme puit de carbone, et comme participant à la vie du sol. Exemple : par la dégradation des feuilles et bois, l’humus est crée, le sol est nourri, et les plantes à cultiver sont donc presque naturellement nourries, pas besoin de les nourrir.
  • Utiliser des plantes pérennes, qui vivent longtemps, ce qui évite le besoin de replanter.
  • Utiliser des animaux comme régulateurs naturels. Les poules vont se nourrir des mauvaises herbes, produire des œufs etc.
  • Utiliser l’énergie de façon optimale, selon le principe que tout est utilisable. La pollution est de l’énergie à la mauvaise place.

Pour conclure, nous constatons que ces divers concepts sont plutôt proches, c’est leur approche qui diffère. Tout cela reste théorique, et j’espère que nous apprendrons beaucoup plus lors des quelques séjours de wwoof.

Wouaf! euh... Wwoof!

Cet acronyme canin énigmatique renvoit à plusieurs significations :

  1. celle du site officiel du WWOOF dans le monde (www.wwoof.org) , est « World Wide Opportunities on Organic Farms »
  2. le seconde, celle du site officiel du WWOOF en Australie (http://www.wwoof.com.au/), est « Willing Workers On Organic Farms »
  3. enfin, la signification « Working Week-ends on Organic Farms »

Tentons d’y voir plus clair.

En fait, tout a commencé en 1971 quand Sue Coppard, une citadine londonienne, a éprouvé le besoin d’aller à la campagne. Elle a donc organisé un week end à la campagne avec quatre compagnons, dans une ferme biologique. Ce fut un succès, et elle organisa d’autres week ends de ce genre. Le nom de cette activité fut naturellement « Working Week-ends on Organic Farms ».
Le principe se développe, et très vite l’activité ne se réduit pas à des week ends et s’étend à des périodes plus longues, le nom devient ainsi obsolète. Il devient « Willing Workers On Organic Farms ».

En 2000 une conférence internationale du WWOOF est tenue, réunissant 15 pays. Afin d’illustrer la dimension dorénavant internationale de cette activité, la conférence aboutit à une évolution du nom qui devient alors « World Wide Opportunities on Organic Farms ». Certains membres, comme l’Australie, souhaitent cependant maintenir l’ancienne appellation.

Le principe est le suivant : des agriculteurs biologiques, ou en phase de conversion, ont besoin de main d’œuvre. Appelons ces agriculteurs les hôtes, et la main d’œuvre les wwoofers. Les wwoofers travaillent pour les hôtes, en échange du gîte et du couvert. Le travail n’étant pas rémunéré, les journées de travail ne sont pas aussi contraignantes que dans un milieu professionnel rémunéré. Mais c’est surtout la notion de partage qui nous motive. Car les hôtes sont prêts (en théorie, nous verrons dans la pratique…) à prendre du temps pour partager leur savoir, agricole en général, et concernant l’agriculture biologique en particulier. Et nous partagerons les repas, et donc la vie familiale avec les hôtes.

Quelques précisions pratiques. Les wwoofers doivent acheter un annuaire des hôtes du pays en question, cette démarche se fait très facilement par internet. Cet annuaire contient une description de chaque hôte, de type « petites annonces », avec une brève description du lieu, du travail attendu, de l’ambiance, du type de repas et de logement. Les hôtes sont pléthoriques, le choix est donc vaste ce qui est loin de nous déplaire ! Il n’y a pas de contrat, le principe est la confiance en la relation humaine. Si par malchance nous tombons sur des hôtes qui nous déplaisent, il est donc normal et accepté de quitter le lieu en question sans que cela ne soit ressenti comme un affront ou une « rupture de contrat ».

Dernière précision, cet article est rédigé bien avant notre départ, il est donc extrêmement théorique. Il sera intéressant d’apporter un éclairage pratique à notre propos, mais positive ou négative, la pratique sera quoi qu’il arrive une expérience, constructive j’en suis convaincu.