Ah, la Great Ocean Road... C'est une etape particuliere de notre voyage pour plusieurs raisons. C'est une route scenique magnifique (mais qui n'a rien a envier au Sud-est de la France, mais c'est tres different) a l'ouest de Melbourne, que nous avons parcouru en voiture.
Tout d'abord, il se trouve que c'est la premiere chose que nous avons decouverte de l'Australie en lisant notre guide. Ne nous demandez pas pourquoi, il se trouve qu'on a commence par ca... Donc ce lieu a une valeur "sentimentale" puisque c'est fut notre porte d'entree vers l'Australie en un sens.
Ensuite, c'est la premiere fois que nous conduisons en Australie. Le fait de rouler a gauche est tres destabilisant le premier 1/4 d'heure, surtout lorsqu'il s'agit de conduire en plein centre de Melbourne a l'heure de pointe... Il n'a pas fallu moins de 5 minutes pour se retrouver dans un parking souterrain au lieu de l'autoroute recherchee! Mais passe ce cap, nos sens s'habituent a cette originalite anglaise (une de plus), et puis on s'eloigne rapidement de la ville ce qui rend la conduite plus simple (de la meme facon que la conduite en petite province campagnarde, comme a Marseille, Grenoble etc. est bien plus simple que la conduite dans la chere capitale, j'ai nomme la bien aimee Paris).
Mais surtout, ca nous change des bus habituels. Quelle liberte! On peut s'arreter quand on veut, ou l'on veut, et cette route necessite de nombreux arrets!
Enfin, c'est une etape charniere, pour plusieurs raisons. D'abord, avec la Great Ocean Road, notre periple entre dans sa seconde moitie. Eh oui, deja! Ensuite, parce que c'est la fin du soleil, de la chaleur et des plages paradisiaques, et ca, on l'avait pas anticipe. En effet, le reveil a 7 degres dans la tente, on l'avait pas du tout prevu ;) C'est egalement le debut du wwoofing qui debutera en Tasmanie tres bientot (le 10 novembre precisement).
Donc pour toutes ces raisons, la Great Ocean Road nous a marque. Mais bien sur, la premiere, et la raison principale, c'est la beaute des paysages rencontres!
Cette cote est le lieu d'un combat perdu d'avance entre le calcaire, fier et vaillant, et la mer dechainee, qui s'acharne et ronge sans repit les falaises. Ce combat cree des formes superbes, dont, parmi tant d'autres, les 12 apotres, le pont de Londres, et le Grotto.
Mais la mer ne s'acharne pas seulement contre les mineraux. Elle engloutit aussi les hommes sur leurs bateaux, veritables colons aventuriers venus peupler l'Australie au 19eme siecle. Cette shipwreck coast (cote des epaves) a avale bien plus de 100 navires (le nombre m'echappe). Quelle tragedie, apres 3 mois de voyage a travers des mers dechainees, un froid terrible (les navires passaient au nord de l'Antarctique, plus rapide et plus dangereux, mais surtout plus lucratif...), de la nourriture monotone et toutes les difficultes imaginables, de s'echouer juste a quelques heures de l'arrivee, alors meme que l'on voit la cote... A l'epoque, les instruments de navigation etaient rudimentaires, et une imprecision sur le chronometre d'une seconde par jour representait une imprecision de 40 km...
A ce sujet, nous sommes alles dans un musee formidable, le Flagstaff Hill Maritime Village. C'est la reconstitution d'un village de l'epoque, avec les divers magasins "tenus" par des volontaires affables habilles a la mode de l'epoque. Bien sur, le village est parseme d'informations au sujet des colons, et de la difficulte du voyage. C'etait une sacree aventure de choisir (pour ceux qui l'avaient choisi...pas pour les bagnards bien sur) de tout quitter pour un voyage de 3 mois, aux conditions extremes, pour quelque chose d'inconnu. Toute ressemblance avec des faits contemporains n'est pas fortuite...
Encore une fois donc, que de decouvertes, en si peu de temps (3 jours!)...
A tres bientot en Tasmanie, sur l'ile du regrette thylacine.
Hey ihr kleinen Kängurus!
RépondreSupprimerDas sind ja tolle Bilder!
Ich bin total neidisch ;-) aber ich freue mich auch für euch...
Lasst mal bald wieder etwas von euch hören...
Grand bisous!!!
Je crois qu'ici, c'est l'âge millénaire dans toute sa splendeur qui implose ! Il est vrai que les récifs [considérés co. très dangereux par les navigateurs] sont voraces et avalés de nombreux bateaux. Mais cette côte de naufrage a du vous offrir l'un des plus beaux panoramas de l'Australie j'imagine, avec la portée de ces escarpements rocheux, ces falaises [savez-vous à quelle hauteur elles sont ?] ainsi que les formations calcaires sculptées par les flots. En général, une falaise basse est considérée à une hauteur inférieure à 2m, les moyennes entre 2 et 10m et les plus hautes à plus de 10m !! La côte de la Great Ocean Road reçoit un flux de vague toutes les deux minutes et recule de 2cm par an. Malgré la robustesse notoire de ces flancs rocheux, elle reste sensible au creusement par l'érosion.
RépondreSupprimerCela doit être impressionnant d'approcher cette nature rocheuse, combien cela doit nous rammener à notre petitesse, la masse du silence sous le souffle de l'immense solitude. Sans doute l'un de mes endroits coup de coeur dans votre cheminement australien. Mon amour pour la mer y trouve son compte.
Tendres embrasses contre vents et marées.
A très bientôt à vous deux
Je disais que mon amour pour la mer y trouve son compte. Je rajouterais que la poésie pourrait y trouver conte :
RépondreSupprimer" Oui ! Grande mer de délires douée,
Peau de panthère et chlamyde trouée
De mille et milles idoles du soleil,
Hydre absolue, ivre de ta chair bleue
Qui te remords l'étincelante queue
Dans un tumulte au silence pareil,
Le vent se lève !... Il faut tenter de vivre !
L'air immense ouvre et referme mon livre,
La vague en poudre ose jaillir des rocs !
Envolez-vous, pages toutes éblouies !
Rompez, vagues ! Rompez d'eaux réjouies
Ce toit tranquille où picoraient des focs !"
Le Cimetière marin ° Paul Valery
°
Ah, la mer ! Quelle leçon d'humanité ! quelle leçon d'humanisme !
Sur ce, nous vous embrassons chèrement dans nos modestes terres. A très bientôt